NETTOYAGE EN PLACE : LES DONNÉES AU SERVICE DE L’OPTIMISATION DES NEP

Evangelos Trogadis - ICE WATER Management

Directeur Qualité

Les Nettoyages En Place représentent un coût non négligeable pour les industriels du « Beverage » : eau, énergie, produits chimiques, et surtout interruption des lignes de production. Autant de bonnes raisons pour optimiser ces opérations obligatoires et normées.

Nettoyage En Place (NEP, ou Cleaning In Place – CIP – en anglais) est le processus de nettoyage des équipements (machines, tuyauterie, silos…), très fréquemment utilisé dans l’industrie agro-alimentaire (jusqu’à plusieurs fois par jour)

A l’heure de l’usine 4.0, les données viennent à la rescousse

Des unités NEP connectées…

Ce n’est pas par hasard qu’ICE Water-Management, constructeur Français de machines industrielles dédiées au traitement de l’eau, a décidé d’équiper ses unités de NEP de la technologie InUse pour les « faire parler » : « Étant obligatoires et soumis à des normes strictes, les NEP sont assez peu challengés : tout le monde applique le protocole en place, sans trop se poser de questions. En 2018, nous avons pourtant eu l’intuition que des gisements conséquents étaient à portée de main chez nos clients, pour peu que l’on se penche sérieusement sur la réalité opérationnelle des NEP. Il nous fallait donc trouver une solution digitale, non seulement pour collecter les données émises par nos automates (ndlr : voir encadré),mais surtout pour les exploiter de manière efficace. C’est ainsi que nous avons conclu un partenariat avec InUse » raconte Evangelos Trogadis, Directeur Qualité d’ICE Water-Management, dont les unités NEP envoient aujourd’hui toutes leurs données dans le cloud, puis dans une application dédiée. Baptisée ICE-Connect, et exploitée conjointement par ICE Water-Management et ses clients, cette application guide et conseille en temps réel les opérateurs lors des étapes du NEP : alertes en cas de déviation, suggestions d’actions, rapports automatisés…

“Les gains obtenus dépassent les 15% en termes d’économies et 10% pour la disponibilité des lignes.”

… pour des gains significatifs

Initialement, ICE Water-Management espérait principalement pouvoir réduire la fréquence des NEP, tout en respectant les normes en vigueur. Objectifs : réduire les consommations, libérer du temps pour les équipes, et surtout augmenter la disponibilité opérationnelle des lignes d’embouteillage de ses clients, les NEP pouvant facilement capter 1/7èmedu temps de production. Rapidement, les résultats ont largement dépassé leurs espérances : « Les données ont montré qu’il était aussi possible de réduire les durées des NEP, et souvent de réduire les températures d’eau, ainsi que la quantité de produits chimiques. Bien sûr à qualité égale. Nous avons également découvert l’importance de l’organisation, ou plutôt de la désorganisation ! Certains NEP duraient beaucoup plus longtemps que prévu (20% ou même 40% de plus), en général par manque d’anticipation ou à cause d’erreurs humaines. L’un des grands enseignements est donc très classique : mieux former les opérateurs ! » dévoile Evangelos Trogadis. In fine, les gains obtenus grâce à l’application dépassent les 15% en termes d’économies (eau, énergie, produits chimique), et 10% pour la disponibilité des lignes. Le ROI est atteint en quelques mois.

“L’avenir de la démarche qualité et de l’amélioration continue passe par la digitalisation.”

Bientôt sur d’autres machines

La mise en œuvre s’avère plutôt rapide car ICE Water-Management a préalablement intégré son expertise des NEP au sein de ses machines à travers une véritable digitalisation des savoirs. Fort de plusieurs installations réussies, le fabricant envisage sérieusement d’étendre le système à d’autres machines de sa gamme : « Nous travaillons activement à la connexion de nos osmoseurs inverses (ndlr : désalinisation) et de nos unités d’ultrafiltration, car ces équipements sont très consommateurs d’énergie et de produits chimiques. Même démarche pour nos unités de reminéralisation, qui doivent produire une eau potable irréprochable » annonce Evangelos Trogadis avant de conclure « L’avenir de la démarche qualité et de l’amélioration continue passe par la digitalisation. »

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